Le changement climatique devient réalité.
Publié le 10 Juin 2014
Le changement climatique pousse le Comité de Bassin Rhône-Méditerranée à proposer un plan qui préconise une série de mesures axée prioritairement sur la lutte contre le gaspillage.
Ce Comité tire la sonnette d’alarme dans un rapport intitulé « plan de bassin d'adaptation au changement climatique dans le domaine de l'eau». Selon ses conclusions, avec Lyon qui connait un climat équivalent à celui d’Avignon il y a trente ans, il est tant d’agir, et d’agir vite.
Le quart sud-est de la France connaît déjà les répercussions du changement climatique sur ses ressources en eau. La diminution d'un mois d'enneigement sur les Alpes, la baisse des débits d’étiage et une plus forte évaporation font que 40% des territoires de Rhône-Méditerranée souffrent désormais de pénurie chronique en eau.
Selon le Préfet de la région Rhône-Alpes, « au-delà de la ressource, la qualité de l'eau risque d'être affectée et tout cela aura un impact autant sur l’agriculture, que sur la biodiversité, les particuliers et bien sûr, les industries. »
Selon les auteurs du rapport, « il existe une zone noire centrée sur Genève … en dix ans, la situation a beaucoup évolué ; on constate que LE grand déficit en eau d'Europe de l'Ouest se situe entre le nord des Alpes et le sud du Massif central. » et contrairement aux idées reçues, la région méditerranéenne n'est pas forcément la plus touchée.
Selon le directeur de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse : « Les moyennes montagnes ont un sérieux souci, on peut craindre la disparition de la neige de printemps d'ici 2030 » . Le débit du Rhône pourrait diminuer de 30 % d'ici à 2050. Déjà, l’été, la baisse du débit atteint les 80 % dans les cours d'eau du sud.
A partir de ces constats, le plan de bassin préconise une série de mesures, axées prioritairement sur la lutte contre le gaspillage. Parmi lesquelles on compte : l'amélioration des réseaux d'eau des villes pour limiter les fuites, elles sont considérables ; à une époque on parlait de 50% de perte... La perméabilisation des sols, en instaurant une zone d'infiltration d'eau pour chaque mètre carré de parking construit pour permettre au sol de se recharger plus facilement au moment des pluies. Des modifications sont également à mettre en place s’agissant des méthodes de cultures.
Les normes d'urbanisme devraient évoluer ; planter des arbres le long des cours d'eau peut aussi contribuer à la baisse de la température et limiter l’évaporation. Comme pour toutes les autres ressources naturelles, il devient urgent d’agir localement car toujours selon les experts « les territoires devront faire face à une concurrence pour l'eau de plus en plus aiguë ».
Faute de n’avoir pas su prendre le problème à temps, le changement climatique est devenu une réalité avec laquelle il nous faudra désormais compter.
Source: Le Monde.fr