De la contestation facteur d'innovation

Publié le 22 Mai 2013

Comme le souligne très justement Nicolas BOUZOU* dans le journal Les Echos de ce jour,"c'est de la contrainte que naît l'innovation, puis la croissance".
Quelques pages plus loin, toujours dans le même journal, au titre de la "croissance verte", on apprend que notre grand (et presqu'unique) énergéticien français souhaite "se diversifier vers l'économie circulaire". Et l'article de mettre en avant un programme d'efficacité énergétique destiné entre autres, à rendre un quartier autonome en chaleur, approvisionné à 70% par les énergies renouvelables ou, à livrer le nouveau stade de Nice, capable de produire d'avantage d'énergie qu'il n'en consommera. De son côté, les responsables de la Collectivité annoncent leur volonté d'accroitre le taux d'autonomie énergétique du territoire de 27% à 33%, etc.
Voilà une démarche plus qu'intéressante puisqu'elle consiste très concrètement à organiser la transition énergétique d'un territoire pour le rendre moins dépendant de l'extérieur en relocalisant sa production d'énergie et en diminuant ses besoins.
Les raisons? Selon ses responsables : "diminuer la vulnérabilité du territoire situé en bout de ligne du réseau électrique national".
Rappelons que pour diminuer cette vulnérabilité, l'opérateur énergétique national proposait il y a quelques années la création d'une ligne à très haute tension que devait traverser entre autres, le site des Gorges du Verdon... La résistance des riverains a mis fin au projet et créé ainsi une contrainte salutaire en transformant cette menace en opportunité d'innovation et de création de nouveaux savoir-faire, vendables sur la marché chinois toujours selon l'article.
Que n'avait-on à l'époque, pesté sur "ces écologistes tout juste bons à nous renvoyer à la bougie" !
Comme en toute chose, la contestation, la discussion, la contrainte provoquée par l'autre permet de sortir par le haut de situations à priori conflictuelles. Même si ces contestations reposent parfois sur des à priori idéologiques, il faut être capables de les entendre ; elles sont souvent facteurs d'innovation ; à l'inverse de la pensée unique et des discours convenus, répétés en boucle qui toujours, sclérosent les esprits.


Auteur d'un essai passionnant : « On entend l'arbre tomber mais pas la forêt pousser », JC Lattès, mars 2013.
Journal : Les Echos du 22/05/2013

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