L'affichage environnemental : compliqué mais rentable!
Publié le 26 Novembre 2013
C'est par cette formule un peu triviale que l'on peut résumer ce qui est dit à propos de l'analyse du cycle de vie (ACV) des produits et de la transposition de ces performances sur l'étiquette.
Rappelons brièvement pour ceux qui ne sont pas au faîte du sujet que l'ACV d'un produit consiste à en analyser son impact écologique de la conception à son élimination en fin de vie ; la destruction dans le pire des cas et sa déconstruction dans le meilleurs ; d'un coté le "voyage" se fait du "berceau à la tombe", de l'autre, du "berceau...au berceau". On peut ainsi mesurer, comparer et faire des choix en fonction de ses propres objectifs environnementaux ; tout cela, en regardant "l'étiquette" du produit.
Et c'est là que tout devient compliqué... Compliqué mais pas insurmontable si l'on lit attentivement ce qui est dit sur le sujet par les spécialistes de la question. À souligner entre autres, le rapport de deux députés -Sophie Errante (SRC, Loire-Atlantique) et Martial Saddier (UMP, Haute-Savoie)- dans lequel ils affirment que malgré la complexité de la chose, ne pas avancer sur le domaine de l'affichage environnemental "reviendrait à perdre l'avance que la France a acquise avec les travaux menés depuis le Grenelle de l'environnement." Et nos deux députés de continuer : "Il est ressorti de l'expérimentation (effectuée sur 168 entreprises) une dynamique de progrès, qui s'est traduite par des économies immédiates et une amélioration de la compétitivité coût des entreprises", et de prévoir "des retombées non négligeables pour les entreprises".
C'est précisément cette remarque qu'il convient de souligner car en fait nos deux députés qui sont loin d'être des activistes verts, voient dans cette complexité un outil de différenciation et de compétitivité coût.
Voilà qui change des discours conventionnels que l'on entend en boucle comme quoi les politiques durables ne seraient que des handicapes placés sur la route des entreprises... Plus d'une centaines d'entre elles ont fait la démonstration du contraire. Certes, tout n'est pas rose et il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'arriver à un résultat probant. Pour autant, n'entend-t-on pas à longueur de journée que la contrainte doit être vue comme une opportunité ?
"L'art nait de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté" nous dit André GIDE pour qui, la complexité stimule le talent, quand la facilité engendre la médiocrité.
Alors, faut-il regretter la facilité simplificatrice ou avancer avec détermination vers une complexité grandissante ? De toute façon, peut-il en être autrement dans un monde de bientôt 10 milliards de terriens dont les exigences de sécurité et de transparence ne font que grandir ?
C'est sans doute l'unique voie dans laquelle il convient de s'engouffrer au risque de perdre définitivement pied dans la compétition mondiale.
"Faire d'une contrainte une opportunité" ?... C'est le moment de mettre en pratique !
Source : Actu-Environnement.