Le «Dragon des neiges» réalise un tour de l'Arctique en 85 jours.

Publié le 31 Octobre 2012

C'est un voyage à la Jules Verne que vient d'accomplir le Dragon des neiges dans les eaux glacées du pôle Nord. Mais faut-il s’en réjouir ?

Pour la première fois, le navire a emprunté le passage nord-est; une route qui commence juste à se libérer des glaces en été en raison du réchauffement climatique. Et malheureusement, ce nouveau tracé pourrait bouleverser la carte des équilibres militaires et commerciaux.

Car, sous couvert de préoccupations environnementales, comme l’étude sur le déstockage par l’océan de grandes quantités de méthane dans l’atmosphère à l’origine du déséquilibre climatique, le méthane est aussi une ressource potentielle qui n'est toujours pas exploitée commercialement.

La Chine, deuxième économie mondiale prospecte les possibilités énergétiques et commerciales des deux pôles. Selon des estimations du centre de géologie américain United States Geological Survey (USGS), l'Arctique abriterait 30 % des réserves de gaz mondiales encore à découvrir et 13 % des réserves de pétrole. Des ressources importantes certes, mais bien inférieures à celles contenues en Antarctique, une région où la Chine a déjà mené 25 expéditions depuis le début des années 1980.

Le réchauffement climatique raccourcit sensiblement les routes commerciales; c'est la raison pour laquelle à terme, plutôt que d'emprunter l'itinéraire classique passant par l'océan Indien et le canal de Suez, les navires à double coque pourront économiser près de 6 400 kilomètres en suivant le passage nord-est au travers de l'Arctique. Comme l'Union Européenne, le Japon et la Corée, la Chine consacre donc de plus en plus de moyens à l'exploration du pôle Nord.

Depuis 2004, la Chine a installé une station de recherche dans les îles Svalbard, un archipel appartenant à la Norvège. Un second brise-glace plus performant, qui sera opérationnel en 2014, est actuellement en construction. Mais celui-ci devrait être utilisé principalement pour les expéditions au pôle Sud.

Ces zones extrêmement fragiles étaient jusqu’à maintenant protégées par la difficulté d’accès de la zone en raison du climat; sa modification risque d’exposer ces régions à la convoitise de nations sans cesse avides de nouvelles ressources énergétiques.

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