Les énergies renouvelables et la transition énergétique allemande

Publié le 11 Septembre 2013

Les énergies renouvelables et la transition énergétique allemande

Le WWF Allemagne vient de publier un rapport afin de répondre principalement à deux types d’arguments développés pour dénigrer la démarche liée à la transition énergétique :

  • Les énergies renouvelables renchérissent le coût de l’électricité,
  • La transition énergétique pèse sur la compétitivité des entreprises et sur le pouvoir d’achat des ménages.

En Allemagne, le coût de l'électricité inclus les coûts fixes, les charges d'intérêt, les taxes sur l'énergie et le carbone, le coût de commercialisation et surtout, le coût d'entretien du réseau. Or, l'augmentation des prix est principalement liée à la nécessité d'investir dans le système énergétique entre 2005 et 2030 et cela quel que soit la composition du bouquet électrique, nucléaire inclus. Depuis 2000, seul un tiers de l'augmentation du prix de l'électricité (environ 3,6 centimes) peut être attribué au soutien aux énergies renouvelables.

Mieux, l'électricité a enregistré une baisse entre 2009 et 2010 de son prix de gros, en raison d’une part plus importante des énergie renouvelables dans le bouquet allemand sans qu’il y ait eu de répercussion sur le prix final ; les frais de commercialisation et la marge des opérateurs ont bénéficié de cette manne au dépend du consommateur.

S’agissant de la compétitivité des entreprises, le gouvernement fédéral a fait le choix d'exonérer massivement de toute contribution au financement de la transition énergétique, les grosses entreprises industrielles dites « intensives en énergie ». Ce dispositif d’exonérations est entièrement pris en charge par les ménages et les autres clients industriels non intensifs en énergie. Autrement dit, 48% de la consommation d’électricité est pris en charge par les 52% restants !

En résumé, la hausse est essentiellement due :

  • à la mise à niveau du réseau,
  • à la clé de répartition de ces charges entre les consommateurs.

Faut-il rappeler enfin que le secteur des «renouvelables» employait en 2011, 381 600 personnes et a permis un allègement de la facture énergétique du pays de 54,8 milliards d'euros ; chiffre à mettre au regard des 68 milliards d’importations de combustibles fossiles.

Par ailleurs, en 2006, on dénombrait 800 000 cas de coupures d'électricité pour impayés; ce chiffre est tombé à 600 000 en 2011.

S’agissant du «retour» du charbon, c’est un choix économique (c’est moins cher que le gaz en provenance de Russie) et c’est politique (ça crée des emplois en Allemagne). Souhaitons que ce ne soit que transitoire en attendant le relais des renouvelables.

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