La France beaucoup plus dépendante en eau qu'elle ne le croit...

Publié le 16 Avril 2013

Si la France ne manque pas d'eau sur son territoire, elle très dépendante des ressources hydrauliques d'autres régions du monde nettement plus fragiles dans ce domaine. Selon une étude pilotée par Arjen HOEKSTRA, de l'université de TWENTE aux Pays-Bas, "l'empreinte eau" de la France est massive en raison de la nature des produits importés, fortement consommateurs d'eau dans leur région de production.
Pour comprendre cette notion "d'eau virtuelle", il faut savoir par exemple que la production d'un kilogramme de coton nécessite 5.200 litres d'eau et celle d'un un kilo de boeuf 13.500 litres ; 50% des cultures de céréales dans le monde sont consacrées à l'alimentation animal (si l'on enlève le riz destiné à l'alimentation humaine, ce chiffre monte à 70%!)
Vu comme ça, la France consomme beaucoup d'eau!
Sur les 106 milliards de m3 d'eau virtuelle consommée par la France entre 1996 et 2005, 78 milliards de m3 étaient importés dont les 3/4 concernaient des produits agricoles ; le reste se répartissant à égalité entre l'industrie et l'élevage.
En fait, nous importons de l'eau du Brésil, de Belgique, d'Inde et d'Espagne pour nos produits agricoles quand la Chine, la Russie, l'Allemagne et les Etats-Unis nous fournissent en "eau virtuelle" pour l'industrie. On pourrait presque parler d'addiction à l'eau !
Si notre empreinte est relativement faible par rapport au reste du monde, nous participons malgré tout à la surexploitation de bassins comme par exemple, les régions situées autour de la mer d'Aral en Ouzbékistan où la culture du coton y est intensive ; les régions sont nombreuses à travers le monde où l'eau des fleuves ou du sous-sol est prélevée sans retenue pour l'irrigation avec pour conséquence des déficits importants sur plusieurs mois dans l'année.
En Europe même, les importations françaises contribuent à la surexploitation de l'eau au sud de l'Espagne pour les cultures de betterave à sucre, de maïs, de raisin, de citron ou de tournesol.
La surconsommation et le gaspillage devrait rapidement buter sur le mur de la ressource rare. Ce ne sera pas sans conséquence sur nos économies; il serait temps d'y penser et commencer à anticiper.

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