Et si l'écotaxe était une bonne chose ?!

Enterrée en décembre 2013, l’éco taxe refait régulièrement surface dans l’actualité à la faveur d’un rapport ou d’une manifestation d’opposition au principe et pourtant l’Allemagne est un exemple de réussite dans le domaine.
Contrairement à la France, l'Allemagne n’a pas eu peur de la taxe carbone et 14 ans après, le bilan est très positif.
Depuis 1999, la taxe sur le carburant, le gaz et le fuel a été augmentée et un nouvel impôt a été instauré sur l'électricité. Ce qui a renchéri de 15 centimes d'euro le prix du litre de carburant et de 2,05 centimes d'euro le kilowatt-heure.
Au plan politique, cela ne s'est pas fait sans mal; les conservateurs et les libéraux ont bataillé ferme contre le projet. Fait inhabituel outre-Rhin, des chauffeurs de camion avaient bloqué des routes pour tenter de s'y opposer (comme nos bonnets rouges). Depuis, l’essentiel des recettes (Près de 18 milliards d'euros en 2005) a été reversé aux caisses de retraites, afin de faire baisser les cotisations sociales ou d'en limiter la hausse. Par contre, les entreprises qui utilisent des technologies environnementales sont totalement exonérées.
Ces huit dernières années, le consortium qui gère la collecte de cette taxe (Notre ecomouv'); ce consortium a versé 30 milliards d'euros à l'État fédéral. Cet argent est maintenant confié à une agence fédérale de financement des infrastructures. Jusqu'en 2011, la moitié de ces recettes étaient utilisées pour financer les infrastructures routières. Le rail percevait pour sa part 35 % des fruits de cette taxe, et les voies maritimes 15 %.
Le système fonctionne tellement bien qu’en 2005, le parti de la chancelière Angela Merkel a renoncé à la supprimer; seuls les libéraux réclament une baisse de son niveau.
Plus précisément, quelles ont été les retombées positives pour l'environnement?
En 2010, les experts estimaient que cette taxe avait permit,de réduire la quantité d'émissions de gaz à effet de serre de 3 %, soit 24 millions de tonnes de C02. Elle a également changé les mentalités. Selon plusieurs sondages, les ménages ont été incités à faire des économies d'énergie et à réduire leur consommation de carburant. Alors que le nombre de véhicules ne cesse d'augmenter, la consommation d'essence a diminué de 10 % entre 1999 et 2005. De même, le nombre de voitures roulant au gaz naturel a été multiplié par dix durant la même période. Le bilan semble aussi positif pour le marché du travail : près de 250 000 emplois supplémentaires auraient vu le jour, en partie grâce à la baisse des charges sociales.
Financement des retraites, création d'emplois, des sujets très actuels chez nous... Et qu’on ne dise pas qu’une taxe carbone pénaliserait les entreprises françaises, il suffit de regarder la performance des entreprises allemandes pour se convaincre du contraire.